Élections parlementaires du 20 octobre 2019 : Nous avons le choix !

Le parlement actuel s’est quasi systématiquement prononcé en défaveur de la nature au cours des quatre dernières années. Il est temps que cela change ! La population a l’occasion de faire tourner la roue en allant voter lors des élections du Conseil national et du Conseil des Etats le 20 octobre prochain. Le site internet ecorating.ch montre comment les politiciennes et politiciens se sont engagé(e)s dans ce domaine lors de la dernière législature et quelles sont les positions des candidates et candidats. N’oubliez pas d’aller voter – chaque voix compte.

La période de législature actuelle à Berne touche à sa fin. Heureusement, car la nature a traversé une période difficile au cours des quatre dernières années. Trop souvent, lorsque des questions relatives à la protection de la nature ont été mises sur la table, la majorité parlementaire actuelle a pleinement joué de son pouvoir, au détriment hélas de la nature.

Le dernier exemple en date est celui des pesticides : au lieu de proposer un contre-projet aux deux initiatives visant à limiter l’usage de pesticides, le Parlement a décidé de les rejeter sans alternative. Le but de la majorité au Parlement est d’enterrer rapidement ces initiatives afin d’avoir le champ libre pour mettre en œuvre une politique agricole (AP22+) à son goût. Cela n’augure rien de bon pour la biodiversité. Il est dès lors d’autant plus important de renverser la majorité. Et les élections du 20 octobre nous en donnent l’opportunité.

Les délibérations sur la loi sur la chasse (LChP) ont également apporté leur lot de désillusions. La majorité parlementaire a empiré le projet déjà déséquilibré du Conseil fédéral en renforçant les mesures contre les espèces protégées comme le loup et, probablement sous peu, le castor ou le harle bièvre. Ces espèces protégées pourront désormais être régulées sans même apporter la preuve que es animaux commettent des dégâts. La liste des dégradations apportées à la Loi sur la chasse et la protection des espèces est longue et ne sera pas répétée ici.

Une requête du conseiller national Nik Gugger, vice-président de BirdLife Suisse, pour ajouter le lagopède alpin et le tétras lyre à la liste des espèces protégées a été rejetée par 102 voix contre 80. Avec 97 voix contre 94, le Conseil national n’a de justesse pas accepté la régulation facilitée du harle bièvre et du héron cendré. Le Conseil fédéral pourra cependant le faire sans problème par voie d’ordonnance dans un avenir proche. Cet exemple montre le poids de chaque voix en faveur de la nature. Quelques sièges de plus ou de moins pour l’un ou l’autre parti peuvent faire toute la différence. D’où l’importance d’aller voter le 20 octobre : l’avenir de la nature est entre nos mains !

Encore et toujours contre la nature
D’innombrables autres décisions du Parlement actuel contre la politique environnementale peuvent être mises en avant. Ainsi l’octroi d’une garantie au développement de l’aéroport de Zurich, au détriment des zones de bas-marais protégées se trouvant dans son périmètre. Que la décision viole la protection constitutionnelle des marais n’a pas semblé déranger les parlementaires.

La même courte majorité se dessine naturellement dans les commissions parlementaires chargées de procéder aux examens préalables de sujets importants. Les commissions de l’environnement du Conseil national et du Conseil des Etats veulent ainsi abolir la pratique éprouvée depuis des année selon laquelle des mesures de compensations écologiques doivent être mises en place pour le renouvellement de chaque concession hydrologique. La commission des finances se bat quant à elle pour réduire d’année en année le budget déjà insuffisant alloué à la protection de la nature. La nouvelle composition du Parlement après les élections du 20 octobre aura également une influence sur le travail de ces commissions.

Les initiatives montrent la voie
Le fait que BirdLife Suisse, Pro Natura, la Fondation Paysage et Patrimoine suisse aient dû lancer leur double initiative ce printemps témoigne des manquements du Conseil fédéral et du Parlement. Le déclin massif de la biodiversité est connu depuis des années. Le Parlement n’en a tout simplement pas tenu compte. Avec sa politique anti-nature, la majorité parlementaire s’évertue à étouffer dans l’œuf la plupart des propositions en faveur d’une amélioration de la protection de la nature. L’initiative Biodiversité doit servir à la mise en œuvre des mesures nécessaires à la préservation de notre patrimoine naturel.

L’initiative Paysage, qui fait également partie de la double initiative, vise quant à elle à freiner l’affaiblissement continu de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT). Les Chambres fédérales sont en train de plancher sur un projet du Conseil fédéral visant à faciliter les constructions hors des zones à bâtir. Vu la majorité actuelle, il est à prévoir que le projet sera encore aggravé. L’initiative Paysage permettra de poser enfin des limites claires à la prolifération des constructions hors zone à bâtir.

Heureusement qu’il existe, en Suisse, des possibilités de corriger le tir par le biais d’initiatives et de référendums. Un référendum est devenu inévitable pour stopper la problématique révision de la Loi sur la chasse. Mais les initiatives populaires et les référendums sont coûteux. Ils ne seraient pas nécessaires si le Parlement faisait son travail correctement et si la majorité n’était pas farouchement opposée à la protection de la nature.

L’Ecorating permet la transparence
BirdLife Suisse ne recommande pas de parti en particulier pour les élections fédérales. Nous conseillons de voter pour les personnes qui s’engagent concrètement au sein de leur cercle d’influence. Une excellente source d’information pour les électeurs est l’évaluation de la sensibilité environnementale des candidats disponible sur ecorating.ch. Avec cette page internet, le WWF, l’ATE, Pro Natura, SES, Greenpeace, l’Initiative des Alpes et BirdLife Suisse veulent offrir la transparence. Les votes de chacun des élus sur les questions environnementales sont présentés.

Au cours de la législature actuelle, 41 conseillers nationaux du PS, des Verts et du PEV se sont montrés 100% respectueux de l’environnement. Si on abaisse le seuil à 90%, on peut ajouter 14 autres élus à cette liste, des représentants des partis susmentionnés et du PVL. L’évaluation environnementale fournit des informations détaillées sur chaque candidat à la réélection. Le comportement des partis peut également être extrapolé. A côté de cela, les promesses électorales des candidats – qu’ils soient déjà au Parlement ou non – sont également affichées sur ecorating.ch.

Consultez l’évaluation environnementale afin de voter de manière éclairée, et surtout : rendez-vous aux urnes le 20 octobre.

Site internet: www.ecorating.ch