Non à une plaie béante sur les flancs du Mont Aubert

Pro Natura Vaud et BirdLife Suisse sont fermement opposées à l’ouverture d’une carrière sur les flancs du Mont Aubert au-dessus de Concise. Défricher la forêt pour exploiter la roche impliquerait une balafre très visible dans le paysage. Les impacts seraient graves pour les nombreuses espèces que recèlent le site et ses environs. L’amélioration des finances de la Commune de Concise, qui a présenté début juin son projet, ne justifie en rien de brader la biodiversité et le paysage.

C’est au motif de renflouer ses caisses que la commune de Concise veut permettre d’exploiter 6 millions de m3 de roches sous les pentes boisées du Mont Aubert. L’exploitation affecterait le site pendant 15 à 30 ans. La carrière détruirait 24 hectares de forêts, sans compter une saignée de 1.8 km dans la montagne pour descendre par tapis roulant le matériel exploité jusque vers l’étang de Corcelles.

L’atteinte au paysage sur ces flancs bien exposés au sud serait visible de très loin à la ronde. La reconstitution d’une forêt digne de ce nom serait très lente. Il faudrait plus d’un siècle pour rétablir les qualités actuelles des boisements.

Des impacts très conséquents sur la nature
Pour la nature, les conséquences seront tout aussi désastreuses. La valeur du site est reconnue puisqu’il est classé à l’Inventaire cantonal des monuments et des sites naturels. C’est aussi un territoire biologique d’intérêt supérieur et un corridor à faune d’importance régionale. Dans ces conditions, ce projet de carrière n’aurait tout simplement jamais dû être intégré au Plan directeur cantonal des carrières.

La forêt abrite de nombreuses espèces menacées comme le lynx, le chat sauvage, le grand tétras, la gélinotte des bois, le pic cendré ainsi que des plantes rares comme des orchidées, dont l’épipactis à petites feuilles.

Au pied de la montagne, une installation de transbordement serait située à côté de l'étang de Vuète à Corcelles. Il en résulterait une atteinte à ce biotope qui héberge plusieurs espèces rares comme le crapaud accoucheur, la vipère aspic, le lézard agile ou encore le rosier à styles soudés, toutes inscrites sur les listes rouges des espèces menacées.

L’élargissement d’une petite route existante sur les hauts des villages serait nécessaire pour le passage des camions. La zone est particulièrement sensible tant pour les habitants de la région que pour la nature. Des zones naturelles exceptionnelles comme le site d’importance nationale de la Chassagne seraient touchées par le trafic des poids lourds.

Pour toutes ces raisons, Pro Natura Vaud et BirdLife Suisse s’opposent avec détermination à ce projet destructeur pour le paysage et pour la nature.


Plus d'informations

François Turrian, directeur romand de BirdLife Suisse, Tel. 079 318 77 75, françois.turrian@birdlife.ch
Jean-François Righetti, membre du comité régional Nord de Pro Natura Vaud, 079 377 91 94
Michel Bongard, secrétaire général de Pro Natura Vaud, 021 963 19 55, 079 721 00 09