Les fleurs des champs seront coupées

Communiqué de presse du 4.12.2023 de WWF Suisse, Pro Natura et BirdLife Suisse

Au dernier moment, le Conseil national reporte une nouvelle fois l’introduction d’une part de 3,5% de surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) sur les terres assolées. Le lobby agricole pourrait y voir un prétexte pour supprimer cette mesure au Parlement. Les organisations de protection de l’environnement attendent que les promesses du Conseil fédéral et du Parlement soient tenues.

  • L’affectation de 3,5% des terres assolées à des SPB est une promesse faite à la population par le Conseil fédéral et le Parlement en vue de réduire l’utilisation de pesticides dans l’agriculture.
  • L’augmentation du nombre d’organismes utiles et d’insectes pollinisateurs n’est pas seulement positive pour la nature, mais soutient aussi la production agricole et atténue les dégâts aux cultures.

Les 3,5% de SPB offrent un habitat aux plantes et aux animaux dans les champs. Ces surfaces favorisent les insectes utiles et aident ainsi également la production alimentaire et la sécurité de l'approvisionnement. À l’origine, cette affectation était déjà prévue pour le mois de janvier 2023; elle a toutefois été reportée d’une année en raison de la guerre en Ukraine. Elle fait partie des paquets de mesure de la Confédération, proposés à titre de contre-proposition inofficielle du Parlement aux initiatives sur les pesticides, sur lesquelles le peuple s’était prononcé en 2021. Cela signifie que depuis plus de deux ans et demi, le secteur sait que les SPB seront mises en œuvre. Pourquoi attendre alors encore une année de plus? Cet ajournement un mois avant l’entrée en vigueur prévue est une gifle pour toutes les exploitations agricoles qui se sont préparées en toute bonne foi à cette modification au début de l’année 2024. Les cantons ont également adapté leurs systèmes.

«Mieux vaut bien faire que se précipiter», argumente l’Union suisse des paysans (USP), qui plaide pour un nouveau report de la mesure.

Les organisations de protection de l’environnement attendent de l’USP qu’elle tienne parole et qu’elle ne s’oppose pas plus longtemps à cette mesure. En effet, par le passé, le lobby agricole a déjà tenté à quatre reprises de la supprimer. Le Parlement s'est déjà prononcé quatre fois en sa faveur.

Les 3,5% de SPB sont absolument nécessaires
En Suisse, la biodiversité se porte très mal, particulièrement sur les terres arables. Or, un plus grand nombre d’espèces animales et végétales sont une aide directe à la production agricole. La promotion des insectes pollinisateurs et la présence des organismes utiles permettent de réduire l’utilisation de pesticides, ce qui est judicieux pour les exploitations agricoles et profite aussi à notre santé. Les biotopes riches en structures et en espèces réduisent par ailleurs le risque d’érosion et stockent davantage d’eau. Ces milieux naturels sont en outre moins sensibles aux évènements météorologiques extrêmes comme les pluies abondantes ou la sécheresse, dont la fréquence augmente en raison du réchauffement de la planète, provoqué par l’activité humaine. Enfin, diverses espèces d’oiseaux nicheur menacés et les lièvres y trouvent un cadre de vie optimal.
 


Contact

  • Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse, pierrette.rey@wwf.ch, tél. 021 966 73 75
  • Pro Natura: Marcel Liner, responsable de projet Politique agricole, marcel.liner@pronatura.ch, tél. 079 730 76 64
  • BirdLife Suisse: Jonas Schälle, jonas.schaelle@birdlife.ch, 044 457 70 26