La révision de la Loi sur la chasse et la protection des mammifères et des oiseaux sauvages (LChP) ne protège plus la faune menacée de notre pays. Une loi qui avait jusqu’ici équilibré protection et régulation devient une nouvelle "loi d'abattage". BirdLife Suisse, Pro Natura et WWF Suisse s’opposent aux tirs préventifs et au transfert de la compétence de réguler les espèces protégées de la Confédération aux cantons.
L’actuelle Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages est un bon compromis entre protection, régulation et chasse. Mais ce texte équilibré est maintenant révisé au détriment des animaux protégés et menacés. La protection est massivement réduite par l’assouplissement des possibilités de tir. Ainsi dans notre pays, de plus en plus d’animaux sauvages indigènes menacés se retrouvent dans le collimateur. Pour les trois grandes organisations environnementales BirdLife Suisse, Pro Natura et WWF Suisse, la proposition publiée aujourd’hui par la Commission de l'environnement du Conseil des États (CEATE-E) mériterait d’être renommée «loi d’abattage».
Dans cette nouvelle version, les organisations environnementales attirent l’attention sur trois gros défauts qui détériorent fortement la situation des animaux sauvages menacés de notre pays:
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Nouvelle possibilité d’abattage préventif: inacceptable
Cette nouveauté aurait pour conséquence que des dommages «supposés» (c.-à-d. non avérés) pourraient servir de justification pour tirer des animaux strictement protégés. -
Transfert de la compétence de réguler de la Confédération aux cantons: inacceptable
Cela provoquerait d’immenses différences d’un canton à l’autre dans la gestion des espèces protégées au niveau national. La Confédération ne pourrait plus garantir son mandat constitutionnel et international de protection. -
Possibilité pour le Conseil fédéral de compléter en tout temps la liste des espèces à réguler sans consulter le Parlement: inacceptable
Cela soumettrait la gestion des espèces protégées aux intérêts particuliers de certains groupes d'utilisateurs. Toute une série d'espèces animales protégées courraient ainsi le risque de devenir "régulables" et quasi chasssables.
Ces détériorations massives de la protection de la faune ne sont compensées par aucune amélioration en faveur des espèces menacées ou de leurs habitats. Par exemple le lièvre, le tétras-lyre ou la bécasse des bois pourraient continuer d’être chassés et les corridors faunistiques, si importants pour l'extension et les besoins migratoires naturels des animaux sauvages, continueront de ne pas être protégés.
Les organisations environnementales rejettent clairement cette révision extrême et totalement déséquilibrée de la Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages. Si cette version devait être confirmée par le Parlement, les organisations environnementales étudieront le lancement d’un référendum contre cette nouvelle «loi d’abattage».