Eau dans les agglomérations

L'eau dans les agglomérations

Dans les agglomérations, l'eau a souvent été bannie dans le sous-sol. Pourtant, elle n'est pas seulement un habitat important pour les plantes et les animaux, mais aussi un enrichissement pour les habitants. Dans le cadre de sa campagne « Biodiversité dans les agglomérations », BirdLife Suisse a mis l’accent en 2017 sur les milieux aquatiques dans les villes et les villages.

Ces deux derniers siècles, environ 4000 km de cours d’eau suisses ont disparu dans des tuyaux souterrains, notamment dans les agglomérations, les rivières ont été mises dans des corsets en béton et coupées de leur environnement, les étangs et les prairies humides ont dû laisser la place aux maisons. Il était important d’évacuer l’eau le plus rapidement possible des agglomérations, afin qu'elle n'inonde pas les villes et les villages.

Pourtant les plans et cours d’eau aménagés de façon naturelle ont un grand potentiel pour améliorer la qualité de vie des habitants des agglomérations. Ils offrent aussi un habitat à de nombreuses plantes et animaux pour autant qu’on leur laisse suffisamment de place et que la qualité de l’eau soit au rendez-vous. Heureusement, ces dernières décennies, les mentalités commencent à changer. On a compris que les milieux aquatiques naturels peuvent mieux remplir leurs fonctions écologiques telles que la mise à disposition d’eau potable ou la prévention des crues que des eaux totalement endiguées et peu naturelles.

 

  


Les différentes formes de l’eau dans les agglomérations

On trouve l’eau sous différentes formes dans les agglomérations. Les ruisseaux et rivières coulent entre les maisons, de nombreuses villes se sont construites au bord d’un lac. Des abreuvoirs à oiseaux, des fontaines et des étangs égayent nos parcs et jardins. L’eau de pluie devient aussi toujours plus présente dans nos agglomérations : pour les nouvelles constructions, l’eau de pluie ne doit plus être évacuée par les canalisations, mais si possible être infiltrée sur place. Cela peut se faire sur une surface d’herbe, dans une dépression ou un fossé. 
  


Des exigences différentes

Environ la moitié des espèces indigènes de plantes et d’animaux de Suisse dépendent de milieux aquatiques proches de l’état naturel. Les exigences des espèces sont très différentes. Plus les cycles dans l’eau sont naturels et plus les possibilités d’échange avec les habitats naturels en dehors des agglomérations sont grands, plus le nombre d’espèces qui pourront utiliser ces habitats aquatiques sera grand. Dans un ruisseau enfermé entre des murs en béton ne pourront vivre que quelques espèces peu exigeantes. Si le ruisseau dispose de plus d’espace, aussi à côté de la surface d’eau à proprement parler, une vie foisonnante peut se développer. Pour la mise en réseau à travers les agglomérations, la largeur des rives est également déterminante.

Pour les étangs, l'environnement terrestre est aussi primordial : il est non seulement important que l’étang lui-même soit proche de l’état naturel, mais il doit être accompagné de surfaces terrestres naturelles. De nombreuses espèces animales ne vivent que pendant une partie de leur cycle de vie dans l’eau. Le reste du temps, ils vivent sur terre. La conception des habitats terrestres autour de l’étang est donc primordiale pour la qualité écologique de l’étang. Les grenouilles et crapauds ont par exemple besoin à proximité de l’eau d’abris tels que des haies denses, des tas de branches, de l’herbe hautes, etc. En outre, les environs de l'étang ne doivent pas comporter de pièges à petite faune tels que routes fréquentées, fossés avec murs verticaux, soupiraux, etc.

 

  


S’engager pour les plans et cours d’eau naturels dans les agglomérations

  • Construire des étangs
  • Motiver sa commune à remettre à ciel ouvert un ruisseau enterré
  • Excursion sur le thème : montrer la différence entre un ruisseau/étang naturel et un plan/cours d’eau peu naturel
  • Avec classe/groupe de jeunes : leur faire raconter l’histoire de ce que vit un ruisseau le long de son cours (état naturel/état endigué)
  • Faire réaliser la revitalisation d’un ruisseau endigué
  • Infiltration de l’eau de pluie de l’école dans un fossé à la végétation naturelle ou dans un étang (au lieu de la canalisation)
  • Faire couler l’eau d’une fontaine à travers une place de jeu naturelle et la faire s’infiltrer sur une prairie humide

 


Informations complémentaires et documents

  
Textes : Eva Inderwildi, photos : BirdLife Suisse, Michael Gerber, Beni Herzog