Pour éviter à l'avenir les problèmes avec les néozoaires envahissants, BirdLife Suisse et ses organisations membres demandent aux autorités compétentes de veiller à empêcher la reproduction et à retirer de la nature les individus des espèces d'oiseaux non indigènes, introduites volontairement ou non par l'homme en Suisse, selon les lois et ordonnances fédérales en vigueur.
Les mesures suivantes sont particulièrement importantes:
- Interdire le commerce avec les espèces problématiques.
- Empêcher que des individus supplémentaires ne s'échappent de captivité.
- Ne pas autoriser l'élevage d'animaux en «vol libre».
- Les animaux échapés de captivité ou lâchés dans la nature doivent immédiatement être remis en cage.
- S'il n'y a pas d'alternative, les animaux introduits dans la nature doivent être tirés le plus rapidement possible.
BirdLife Suisse s'engage pour que les mesures prises ne contreviennent pas à la protection des animaux et de la nature et qu'elles respectent les lois. Les mesures doivent être prises dans le cadre d'une vision globale internationale. Au besoin, les autorités suisses doivent inviter les autres pays européens à prendre un paquet de mesures communes.
Tadorne casarca
En Suisse, les tadornes casarcas proviennent presque exclusivement de parcs animaliers, d’étangs ou de volières privées. Ils se sont soit échappés ou ont été lâchés dans la nature par manque de place. À l’état sauvage, le tadorne casarca se rencontre dans les steppes et les régions semi-désertiques de l’Asie intérieure. Il n’est pas exclu qu’on rencontre aussi quelques oiseaux sauvages égarés dans nos contrées. Mais ces derniers repartent sans y nicher. Grâce à un climat propice et au nourrissage, les tadornes casarcas échappés de captivité ont pu se maintenir en Suisse. La première nidification a été observée en 1963 dans le canton de Zurich. Depuis 1987, l’espèce niche régulièrement en Suisse. Les cantons d'Argovie et de Zurich ont débuté des mesures à partir de 2005, mais elles ont à nouveau pratiquement cessé depuis.
L'effectif actuel de tadornes casarca est estimé à 1200 individus (effectif de janvier 2016). Comme les mesures n'ont pas été coordonnées au niveau international, l'espèce a pu fortement se propager dans toute l'Europe centrale. L'objectif de réduire massivement les effectifs n'est probablement plus atteignable.
Erismature rousse
Un plan d'action international du Conseil de l'Europe pour la protection de l'érismature à tête blanche prévoit l'élimination complète de l'érismature rousse dans la nature en Europe. La Grande-Bretagne a fait le premier pas et a déjà tiré des milliers d'oiseaux. En France, au Portugal et en Espagne, des programmes similaires sont en cours. D'autres états prennent des mesures ciblées pour éviter que l'espèce continue à se propager (p. ex. Pays-Bas, Belgique). Comme tous les autres pays européens, la Suisse est également responsable pour la mise en oeuvre du plan d'action du Conseil de l'Europe et doit donc éliminer les érismatures rousses qui apparaîtraient sur son territoire.