L’hirondelle de fenêtre est l’oiseau de l’année 2010

BirdLife Suisse a choisi l’hirondelle de fenêtre comme oiseau de l’année 2010. Cet oiseau migrateur revient de ses quartiers d’hiver africains dans la seconde moitié du mois d’avril. Actuellement, les hirondelles séjournent dans une vaste zone comprise entre le Sud du Sahara et l’Afrique du Sud. En mars, elles auront entamé leur périple en direction de l’Europe. 

150'000 insectes pour nourrir une nichée
Chasseuse d’une très grande habileté, l’hirondelle de fenêtre se nourrit de mouches, de moustiques, de pucerons et d’autres petits insectes volants. Un couple capture ainsi pour élever sa nichée de quatre jeunes en moyenne 150'000 insectes ! Les insectes sont attrapés en plein vol jusqu’au cœur de nos agglomérations.

L’hirondelle s’est adaptée aux constructions humaines sans doute depuis que l’homme s’est mis à bâtir ses propres habitations. Dans certaines régions, comme en Valais et au Tessin, les hirondelles de fenêtre sont encore rupestres en construisant leurs nids dans des falaises. Une très grande majorité d’hirondelles a cependant besoin des constructions humaines comme support à leurs propres nids. Les hirondelles utilisent de la terre qu’elles mélangent à leur salive pour façonner des boulettes qui, agglomérées, sècheront comme un véritable mortier. Un nid est ainsi composé de 700 à 1'500 boulettes argileuses. Le bétonnage des chemins et des terre-pleins rend leur tâche de récolte de terre humide de plus en plus difficile. Heureusement, elles adoptent volontiers des nichoirs artificiels. La construction de « maisons à hirondelles » permet même de créer ou maintenir des colonies d’une cinquantaine de couples.

La manie du propre en ordre, ennemie de l’hirondelle
Si l’hirondelle de fenêtre n’est pas menacée en Suisse, les recensements montrent que les grandes colonies que l’on rencontrait encore dans les années 1960 sur le Plateau sont devenues plus rares. L’architecture des bâtiments est en cause : les avant-toits sont moins fréquents et les façades moins propices à la fixation des nids. Ensuite, la manie helvétique du propre en ordre conduit souvent des régies ou des propriétaires à empêcher la reproduction des oiseaux en évoquant les salissures des façades causées par les fientes. La pose d’une simple planchette fixée entre 60 et 80 cm sous les nids suffit pourtant à intercepter les déjections. La diminution des insectes pourrait aussi expliquer en partie le déclin des colonies.

Pour davantage de biodiversité dans nos villes et villages
Avec le choix de l’hirondelle de fenêtre, BirdLife Suisse cherche à attirer l’attention sur l’importance de maintenir et développer des espaces de biodiversité jusqu’au cœur de nos agglomérations. Il est possible par exemple de développer la végétalisation des toits ou de convertir une partie des pelouses de nos espaces verts en prairies fleuries.

L’exemple emblématique de la gare de Marin
L’ancien chef de gare de Marin, passionné par les oiseaux, avait posé des nichoirs à hirondelles sous l’avant-toit de la gare. Peu à peu, une cinquantaine de couples d’hirondelles de fenêtre s’étaient installés en une colonie florissante. Las, une entreprise a loué des places de parc à proximité. Quatre places étaient soumises à quelques salissures durant la saison estivale. Le chef de gare a dû se résoudre à démonter ces nids. Les hirondelles qui vont rentrer ce printemps ont ainsi perdu leur logis. Où vont-elles pouvoir aller ? BirdLife Suisse cherche encore une solution pour pouvoir remonter ces nichoirs à proximité.
 

Informations complémentaires

BirdLife Suisse a produit un poster A3 consacré à l’oiseau de l’année 2010. Ce poster peut être commandé en envoyant une enveloppe affranchie C5 munie d’une adresse et un timbre de 1.-. A adresser à : BirdLife Suisse, La Sauge, 1588 Cudrefin
BirdLife Suisse tient aussi une fiche pratique consacrée à l’hirondelle de fenêtre à disposition des intéressés.

 


Images

L’hirondelle de fenêtre est l’oiseau de l’année 2010. BirdLife Suisse souhaite que davantage de sols ouverts soient conservés jusqu’au cœur de nos villes afin que les hirondelles puissent encore trouver de la terre humide pour construire leurs nids.

Image: Mark Hamblin / RSPB

Cette image ne peut être utilisée que dans le cadre du communiqué de presse et avec indication exacte de l'auteur.

La pose de nichoirs et de planchettes de protection contre les fientes permet aux hirondelles de se maintenir dans nos agglomérations. L’ASPO conseille volontiers les particuliers et les communes.

Image: Ueli Rehsteiner / BirdLife Suisse

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Les prairies fleuries dans l’espace construit et les fleurs indigènes dans le jardin offrent aux hirondelles de la nourriture et aux hommes des possibilités de délassement.

Image: Albert Krebs

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Une « maison à hirondelles » comme celle-ci permet l’installation d’une cinquantaine de couples.

Image: Kurt Mohler

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Communiqué de presse à télécharger


Renseignements complémentaires - Contacts

  • François Turrian, vice-directeur de BirdLife Suisse, tél. 026 677 03 80 ou 079 318 77 75