Bird Race 2023 - rapport

Sommet du Burgfeldstand (Niederhorn, Oberland bernois), 2'063 m d’altitude, 2 septembre, 5h45, l’équipe « Genevois pas tout », constituée de 4 gobgiens, sort de son sac de couchage trempé par la rosée fraîche. Arrivée la veille sous une pleine lune, elle a passé la nuit là-haut et avait déjà tendu l’oreille dès 21h, début officiel de la Bird Race 2023 organisée par BirdLife Suisse.

Un bout de gâteau à la main, l’autre affairée à régler le télescope, nous scrutons déjà les reliefs, sous un lever de soleil grandiose. Le lagopède alpin sera notre premier oiseau. Puis en contre-bas, des taches noires se dessinent dans les jumelles. Au télescope, ils donnent naissance à 7 Tétras lyres qui gloussent et s’affrontent dans le pâturage. Ensuite, un Merle à plastron et des Venturons montagnards, Traquets motteux, Accenteurs alpins, Rougequeue noirs et à front blanc, Faucon crécerelle, Tariers des prés, entre autres, nous enchantent.

Nous passons le reste de la matinée à crapahuter dans une magnifique forêt mixte tapissée de myrtilles. Les 800 m de dénivelé nous permettent d’apercevoir les Roitelets huppé et à triple bandeau, d’entendre les Mésanges noires et huppées et quelques turdidés. Malgré nos recherches acharnées, pas de Pic tridactyle ni de Gélinotte des bois. Mais le moral est toujours au beau fixe !

Le Grand Corbeau et le Milan royal nous passent sous le nez juste avant la descente en funiculaire pour rejoindre le Lac de Thoune, où nous observons quelques colverts, Goélands leucophées et Grèbes huppés. Dans le train pour Berne, nous sommes à l’affût du moindre oiseau et nous rions à l’idée d’apercevoir un « simple » Moineau domestique… 
A Berne, nous récupérons nos vélos posés la veille à la gare et pédalons en direction de la plaine du Seeland, pour observer l’étang de la Krümmi et d’autres sites aux haies vives qui regorgent de fauvettes (grisette, babillarde, à tête noire, des jardins), pouillots (fitis et véloce), Bruants proyer, Moineau friquet, Tariers des prés… Pies bavardes et Tourterelles turques seront notées au passage, ainsi que la charmante Effraie des clochers, discrète dans sa grange.

Les derniers coups de pédale nous mènent au Chablais de Cudrefin, où nous admirons foule d’anatidés (Canards souchets, colverts, pilets, Nettes rousses, Oies cendrées, Sarcelles d’hiver), Grèbes castagneux, laridés (Goélands leucophées, Mouettes rieuses et la magnifique Mouette pygmée), sous les gloussements de centaines de Grands Cormorans, dont le brouhaha est inversement proportionnel à la discrétion des limicoles au sol (Chevalier guignette, Bécasseau variable, de Temminck…), tandis que des Courlis cendrés, un Vanneau huppé et quelques Bécassines des marais dansent dans le ciel.

Les 24 heures des « Genevois pas tout » en quelques chiffres qui ne reflètent pas la magie de cette équipée : 107 espèces observées, 13.8 km à pied, 230 m de dénivelé positif, 1030 m de dénivelé négatif, 26 km à vélo. Les calories ingurgitées, quant à elles, sont incalculables…