Communiqué de presse du 18 août 2020
Chaque année, des oiseaux meurent électrocutés par des pylônes électriques non sécurisés en Suisse. Des mesures peuvent pourtant facilement être prises pour éviter ces accidents dont les premières victimes sont les grands oiseaux, comme le grand-duc d’Europe et la cigogne blanche. BirdLife Suisse se félicite de la révision de l’Ordonnance sur les lignes électriques (OLEl) prévue par le Conseil fédéral. Toutefois, l'organisation de protection de la nature demande une accélération du processus, car trop d’oiseaux sont déjà morts d’électrocution dans notre pays.
L’électrocution par des pylônes non sécurisés est la cause d’un quart à un tiers des décès de grands-ducs d’Europe, le plus gros rapace nocturne d’Europe. Quant aux cigognes blanches, un cinquième des animaux retrouvés morts le sont à la suite d’une décharge électrique. Ces deux espèces sont menacées, ont une longue espérance de vie et n'élèvent que peu de jeunes chaque année : la mort de chaque adulte a donc des conséquences graves pour la population. En même temps, elle est absurde, car l’assainissement de la plupart des pylônes est facilement réalisable.
L'ordonnance sur les lignes électriques doit devenir plus contraignante
La révision de l'Ordonnance sur les lignes électriques, soumise à la consultation jusqu’au 20 août, est urgente. BirdLife Suisse soutient les mesures proposées par le Conseil fédéral, mais demande que l’échéance pour les travaux d’assainissement soit fixée à 2025, au lieu de 2030. BirdLife Suisse souligne qu’elle collabore depuis 1995 avec l'Association des entreprises électriques suisses (AES), les offices fédéraux, la Station ornithologique suisse et l'Université de Berne pour mettre un terme à l'électrocution des oiseaux. En 1998 et 2009, des lignes directrices communes pour la mise en œuvre de mesures d'assainissement ont été publiées. Il y a donc un quart de siècle que l’on sait comment éviter l'électrocution des grands oiseaux.
L'Ordonnance sur les lignes électriques actuelle oblige les entreprises électriques à prendre des précautions sur les pylônes afin d’empêcher que les oiseaux ne provoquent des mises à la terre ou des courts-circuits. Néanmoins, de telles mesures n'ont été prises que dans quelques cas. Le texte de l'Ordonnance actuelle présente en effet un défaut majeur : il contient la mention "si les conditions locales l'exigent", interprétée à tort comme un appel à ne rien faire. En outre, aucune date butoir n’est précisée pour l'achèvement des travaux d’assainissement. La révision de l’ordonnance doit remédier à ces deux lacunes.
Ne pas repousser d‘avantage l’assainissement
En Allemagne, l'obligation d’assainir les mâts dangereux est en vigueur depuis 2002. La Suisse n’a nul besoin de se distinguer à nouveau pour son inaction en matière conservation de la nature en comparaison de ses voisins. Il n'y a aucune raison de continuer à laisser les cigognes et les grands-ducs d’Europe mourir de cette façon. Ceci d'autant plus que les entreprises électriques sont de toute façon tenues de vérifier régulièrement leurs pylônes. Elles peuvent même imputer les coûts relativement faibles de l’assainissement sur le prix de l'électricité. L’assainissement des pylônes dangereux ou la mise sous terre des lignes profite à tous. Les chocs électriques provoqués par les oiseaux sont en effet susceptibles d’entraîner des interruptions du réseau. BirdLife Suisse appelle donc toutes les parties concernées à avancer rapidement et espère que le Conseil fédéral tiendra compte de la proposition émise quant à l’échéance des travaux.
BirdLife SuisseBirdLife Suisse est l'association nationale de plus de 67'000 protecteurs et protectrices de la nature et des oiseaux, répartis dans plus de 440 sections locales, 18 associations cantonales et 2 organisations nationales. BirdLife Suisse s'engage en faveur de la biodiversité dans les forêts, les zones cultivées et les agglomérations. Elle gère des programmes de protection des espèces en Suisse et soutient des projets à travers le monde. Elle sensibilise légalement le public dans ses centres-nature de La Sauge (VD), Neerach (ZH) et Klingnau (AG). |
Image
Les pylônes existants peuvent être sécurisés grâces à isolateurs recouverts d'une calotte, comme ici. Photo: BirdLife Suisse La photo ne peut être utilisée qu'en relation avec le présent communiqué de presse et avec mention du photographe. |
Renseignement
Werner Müller, directeur de BirdLife Suisse, 079 448 80 36