Un pas bien trop timide en direction d’une agriculture plus proche de la nature

BirdLife Suisse a effectué une première analyse du message du Conseil fédéral sur la politique agricole AP22+. Elle montre que les problèmes environnementaux posés par l'agriculture ne seront pas résolus avec cette proposition.

Depuis près de trente ans, chaque nouvelle révision de la politique agricole promet une orientation écologique plus forte. Et pourtant, les insectes et les oiseaux des terres agricoles continuent de décliner fortement. Les chants des oiseaux typiques des terres cultivées comme l'alouette des champs, le tarier des prés ou le rougequeue à front blanc ne se font plus entendre que très localement. Leurs habitats sont détruits et leurs sources de nourriture manquent.

Avec ses projets, BirdLife Suisse soutient les agriculteurs dans leurs efforts pour gérer leurs terres de manière plus proches de la nature. Par exemple, la pie-grièche écorcheur, désignée oiseau de l'année 2020 par BirdLife Suisse, a, en quelques années, doublé sa population dans la zone de vergers du Farnsberg, dans le canton de Bâle-Campagne. Cette situation contraste totalement avec la tendance nationale, avec une diminution significative de la population des pies-grièches. Le succès du projet Farnsberg est dû aux efforts d'une trentaine de familles d'agriculteurs, de BirdLife Suisse et de ses sections locales, qui s'engagent conjointement en faveur de la biodiversité.

BirdLife Suisse demande que la politique agricole soutienne davantage les exploitants qui s'engagent de manière conséquente en faveur d'une production proche de la nature et de la biodiversité. Pour François Turrian, directeur romand de BirdLife Suisse, « La population est en droit d’attendre à ce qu'avec les sommes considérables injectées à l’agriculture à travers les impôts permettent de résoudre enfin les problèmes environnementaux massifs qu’elle engendre. ».

Selon une première analyse de BirdLife Suisse, les propositions ne vont pas assez loin. Ainsi, le mandat constitutionnel, qui comprend entre autres la production durable, une contribution significative à la préservation des fondements naturels de la vie et la promotion d'une production proche de la nature et adaptée au site, ne peut être rempli. Dans le domaine de la réduction des excédents chroniques d'azote et de phosphore, de la réduction de l'utilisation des pesticides et de la promotion de la biodiversité, BirdLife Suisse attend des améliorations significatives par rapport à la proposition actuelle.
  


Contacts

François Turrian, directeur romand BirdLife Suisse, tél. 079 318 77 75